La pleine lune éclaire le Mont
Cette nuit, le Mont Taranaki a été éclairé par la lune, sans un nuage ! Difficile de dormir avec un tel spectacle. A 6h30, le soleil est apparu timidement, apportant des couleurs rosées et violettes qui se reflètaient sur la neige.
Je suis sortie de sous la couette par un froid absolument saisissant et j’ai rejoint Nico à petits pas préssés sur le pont d’observation.
Silencieux, face à la magie des lumières qui dansent et entourée du chant des oiseaux matinaux, nous étions juste bien, tous les deux, bras-dessus, bras-dessous.
Apprécier de prendre son temps
Levés tôt, mais cette fois, pas pour courir ! Pour profiter. La table sortie, un petit déjeuner très copieux, en tête à tête avec le Mont et le totem Maori, nous avons fait l’effort (sans le regretter) de ne juste, rien faire.
A quoi bon courir dans les bois à l’ombre lorsque la vue d’ici est si belle ? J’ai eu alors une pensée compatissante pour tous ces voyageurs qui doivent, coûte que coûte partir aux aurores car le planning est serré.
Ne jamais sous-estimer le Mont Egmund !
Une fois prêts, nous entamons une marche de 3h (normalement) à travers une forêt dense. Le chemin est bien balisé et grimpe un peu, sans pour autant être épuisant. De-ci-de-là, nous avons de jolies vues sur le Mont, jusqu’à ce que le sentier nous mène trop à flanc pour que la végétation nous laisse le voir encore.
Un pont de singe nous attend pour traverser une rivière et ses petites cascades dynamiques. La suite de la randonnée nous permet d’apprécier la vue sur la vallée. Nous sommes surpris de cette géographie : une vallée très très plate jusqu’à la mer alors que nous sommes en montagne.
Les forces de la nature
Nous arrivons sur le plateau Est et son point de vue Jacksons où un vent très puissant nous fait comprendre que nous ne sommes pas chez nous ! Le Mont est visible, mais pour peu de temps car les nuages gris arrivent rapidement. J’enfile mon pull ainsi que ma Goretex rose. Parée comme un bonbon, Célestine accrochée à mon sac, je m’apprête à commencer la forêt enchantée.
L’imaginaire des hommes
Je pense qu’on la dit enchantée car le vent souffle fort à travers les branches et les feuilles de chacun des arbres, comme des murmures ininterrompus jusqu’à vos oreilles. Des mousses et des lianes poussent un peu partout et le sentier de cailloux assez raide rend l’exercice de la descente un peu acrobatique.
L’énergie des voyageurs au long court
Nous sommes épuisés, non par la randonnée elle-même mais par l’accumulation de tout ce que nous faisons. Voyager sur du long terme n’a rien à voir avec un séjour de 2 ou 3 semaines ou encore une semaine de vacances à la plage.
C’est un marathon où nous dormons peu, mangeons souvent la même chose, vivons sans confort particulier voir parfois, dans des conditions climatiques hostiles (vent, froid, pluie…) et où il faut être au top tous les jours car le programme relève de l’extraordinaire presque tous les jours : Gravir un sommet, une randonnée de 8h, des sublimes cascades, des gens incroyables avec qui échanger durant des heures… et toujours avoir le « devoir » d’être surpris, motivés, enjoués. Cela semble un comble de lire ou dire cela mais avoir 200% d’énergie 24h/24, 7j/7, durant plusieurs mois d’affilés, cela n’est pas reposant du tout !
Le repos des guerriers
Bref…nous voilà tellement fatigués que chaque pas nous semble une petite victoire. Alors, nous décidons d’aller faire une pause au refuge Wangongoro à l’abris du vent et de manger une barre de céréale. Ah mais oui, nous n’avons pas mangé et il est 15h !
Loin du vent (qui souffle quand même sur les fenêtres et fait claquer les portes), la petite sieste est salutaire !
Ensuite, on redescend jusqu’au van en 2h ou 3h… à vrai dire on ne sait plus trop.
Route vers New Plymouth
Ce soir, on va juste au camping face à la mer. Le reste, on verra demain !