Munduk la montagnarde

Tranquillité et relaxation dans ce petit village

Après la longue journée depuis Ubud, nous découvrons Munduk dans la brume, perdue au sommet de sa crête verte. Quelques pluies nettoient le ciel et à la nuit tombée ce sont des myriades d’étoiles blanches qui illuminent la jungle alentours que nous croyions sauvage.

Ici encore il fait beau le matin et l’après-midi se charge en humidité avant de déverser les flots de la fin de la période des pluies. Mais nous avons eu le droit à de beaux couchers de soleil, avec des lumières oranges et roses traversant un ciel marbré de nuages.

Au lever du jour comme à la tombée de la nuit, les lumières rasantes et colorées savent égailler les contrastes de la végétation luxuriante qui couvre les vallées descendant des vieux volcans.
Au loin, on devine la mer de Java qui nous sépare de Bornéo et de la Sulawesi.

Gunung Batukaru

Munduk c’est une ambiance de montagne. Les gens ne sont pas à nous alpaguer dans la rue pour nous vendre sans cesse une place dans leur hôtel, un massage, un café, un repas, un taxi. Le climat plus doux et moins humide pèse moins la journée et relaxe davantage. On est bien, on y reste combien de temps déjà ? une journée et demi ? c’est tout ?

Ici, nous n’avons rencontré que des gens adorables, avec de grands sourires et l’envie d’aider, de partager, sans rien attendre en retour. Du vrai bonheur humain.

Et Munduk, c’est aussi ses belles balades à pieds accessibles depuis le village. On raconte tout ici !

Deux hôtels, deux ambiances

Puri Sunny, du haut de gamme à prix réduits

Situé en plein centre du village, c’est une belle trouvaille dégottée par Émilie. Nous sommes accueillis par le propriétaire (riche à en juger par sa montre en or, et ses histoires de voyage en Europe), une gentille femme qui parle peu anglais mais compense par ses sourires et sa bienveillance, et un jeune gérant dynamique importé de la capitale Jakarta.

Notre chambre est dans une bâtisse en bois, beau lit à baldaquins de moustiquaires, et une terrasse avec une vue à couper le souffle, au réveil comme au coucher du soleil.

Chambre du Puri Sunny

Au réveil, c’est les vacances !

7h20, le réveil sonne alors que nous émergions déjà doucement. Coqs, insectes et oiseaux, puis plus tard, mobylettes, se sont occupés de nous sortir des limbes… non pas en douceur mais avec grande efficacité.

Nous avons demandé à prendre notre p’tit déj sur la terrasse, il serait dommage de ne pas en profiter. Le ciel est très bleu avec quelques nuages à travers lesquels les rayons de lumière éclairent le paysage. Face à nous ce n’est que dégradé de vert : cocotiers, palmiers, bananiers, arbres tropicaux en tous genres, des forêts denses laissent parfois place à des plateaux de rizières, escaliers de verdures traversés de cours d’eau. Point culminant, le Gunung Batukaru majestueux avec son écharpe de nuages autour du col.

On nous apporte le petit déjeuner, miam !! Bananes frittes, assiettes de fruits frais et thé, les petits déjeuner balinais nous plaisent bien, surtout lorsqu’ils sont accompagnés d’une vue pareille.

Petit déjeuner face à la montagne

Rencontre avec un danseur

Nous discutons avec le jeune gérant de l’hôtel. Il vient de Jakarta, étant le voisin du proprio dans la capitale. Passionné de danse, il a quitté son ancien boulot car son employeur ne voulait pas lui donner une semaine de congés pour assister à une compétition à Bangkok. Bravo ! Il a suivi sa passion ! Et il a été classé 3ème en plus !

Entre danseurs on se comprend, alors nous lui faisons une petite démo de Lindy Hop puis de Charleston. Il est surpris que nous ne fassions pas de compétition… vraiment ? Et je lui fais ensuite une initiation aux pas de base. Notre premier cours, et international en plus, wouhou !

Il nous raconte la difficulté de trouver des communautés où danser en Indonésie. Ce n’est visiblement pas simple de former un groupe d’autres danseurs avec qui partager sa passion. Il n’aimait pas nécessairement la grande ville de Jakarta, et préfère la quiétude de la montagne. Néanmoins, il a exposé à son nouveau patron son amour de la danse, et posé en condition de pouvoir s’absenter pour des compétitions. Vraiment chouette de parler avec quelqu’un qui vit la danse au quotidien, en apprenant tout par vidéos sur Internet.

Pour nous remercier, il nous donne de bons tuyaux sur Java. Une belle rencontre.

Un petit thé au lit sous les baldaquins (moustiquaire)

La p’tite dame de l’hôtel baille aux corneilles lorsque nous traversons le jardin pour rejoindre notre chambre. Mignonne comme tout, elle vient nous apporter un petit thé dans la chambre sur un plateau, juste pour nous car elle nous aime bien 🙂

One Homestay, simple et sympathique

Notre dernière nuit nous changeons d’hébergement. La chambre est beaucoup plus simple, mais confortable et nous avons encore une belle vue sur la vallée.

Le patron rondouillard est si gentil. Il nous donne plein d’infos sur les transports pour notre prochaine destination sans essayer pas nous arnaquer ni de nous vendre ses services. Il nous raconte sa vie ici, compliquée après son mariage. Sept ans avec sa femme qui vit à Java alors que lui est ici, bien qu’ils aient déjà des enfants. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que nous rencontrons des couples qui vivent à distance.

Nous apprenons aussi que les nombreuses éoliennes du village ne sont que décoratives. Une a été construite, a plu, puis ça a été viral 🙂

Eolienne locale

Ou encore qu’à cause des idioties de la loi du marché international, le cours du clou de girofle est passé de 15000 à 75000 Rp en six mois, alors tout le monde change d’activité à Munduk. Ils laissent leurs cultures diversifiées ancestrales (piments, café, épices, fruits et légumes) pour se spécialiser dans le clou de girofle. Mais pour combien de temps…?

Un autre luxueux, et un autre à éviter

Lors de nos balades, nous avons découvert le beau complexe du Puri Lumung Cottages. Haut de gamme et cher, mais la vue et jardins sont à couper le souffle.

Le Wi House / Made Homestay est bruyant et le personnel peu efficace. Nous l’avons soigneusement évité.

On y mange bien !

Warung Taman Ayu, notre cantine

Ce warung, nous y sommes allés trois fois. Nous avons été convaincus par la bonne cuisine, simple et copieuse à un prix très raisonnable, la vue sur la ville la montagne et la mer au loin et la gentillesse extraordinaire de la gérante toujours souriante aux dents aléatoires 🙂

A part un soir où un groupe de cinq américaines parlaient comme si elles étaient à dix mètres de distances les unes des autres, c’était top, tranquille et relaxant.

Nous avons adoré le Nasi Goreng de la maison, et les Tempe (blocs de tofus panés aux graines de soja) avec leur sauce tomate. Miam !

Repas au Taman Ayu

Warung classic, face au coucher du soleil

Pour notre dernier soir, nous faisons des infidélités à notre cantine préférée pour ce warung qui diffuse de la musique occidentale sur la terrasse. Les locaux à la cuisine nous inspirent confiance.

Nous dégustons des plats merveilleux : un Nasi Campur (riz blanc avec nuggets de patates, de tofu, salade de coco grillée, brochettes de poulet à la sauce satay cacahuètes), et des aubergines grillées à la sauce tomate. Excellents ! En dessert ? des crêpes vertes fourrées aux copeaux de coco grillés (ça s’appelle Dadar ici). Miam ! Tout ça pour une addition à moins de huit euros…

Dadar au warung classic

Une piscine au milieu des rizières : du faste et du local

Les deux premières nuits, nous avions pris une chambre un peu plus classe que les précédentes (c’est la basse saison alors on peut profiter de tarifs très avantageux!) et c’est tout naturellement que notre hôtel Puri Sunny à une piscine… au milieu de la rizière ! On y va !

Emi sur la mobylette, Nico à pied

Les p’tits pieds d’Emi sont fatigués, ils ont déjà crapahuté quatre heures dans les nouvelles chaussures (baskets achetées à Auckland pour expédier à la maison les chaussures montantes peu adaptées à l’Asie) mais Nico à encore la pêche. Pas de problème, il part à pieds, Emi choisit l’option mobylette en accompagnant un gars du staff. Un petit coucou sur la route au randonneur, et elle traverse un pont de bambou au dessus d’une rivière (ça va passer ? ah oui ça passe). Emi arrive dans un étrange endroit appelé camping. En réalité une dizaine de petites habitations en bambous typiquement balinaises encerclent une piscine arrondie. Tout autour ce n’est que rizière. Wahou !

Nico arrive un quart d’heure plus tard, content de sa petite marche à travers les habitations locales, maisons d’hôtes en construction et temps hindous. Lui aussi est passé sur l’étrange pont de fortune. Une voiture a tenté de passer avant que le conducteur trop craintif se ravise. La rivière en dessous a en fait cru et tout cassé sur son passage la semaine précédente.

Pont de bambou

Des enfants dans l’eau

Des enfants d’ici s’amusent dans de grandes bouées noires… qui sont en réalité des chambres à air de voitures et mobylettes. Ils rient et s’éclaboussent.

Gamin avec bouée

Deux petites filles jouent au ballon, une autre passe sa main dans le jet d’eau qui sort du bambou d’alimentation…

Gamin dans la piscine

C’est jour de fête aujourd’hui pour eux et nous, d’entendre ces éclats de joie, ça nous emplit de joie. C’était bien d’être enfant et de se réjouir de tout, des petits rien. C’est aussi un peu ce qu’on cherche à retrouver en voyageant.

La piscine filtrée

L’eau de la piscine n’est pas traitée au chlore, elle provient d’une des nombreuses sources de la région et se déverse ensuite dans les rizières, se laissant continuellement remplir et continuellement vider dans un cycle de l’eau qui nous semble plus durable qu’une piscine aux produits chimiques. On valide.
Même si du coup… quelques algues y élisent domicile avant de se faire déloger une fois par semaine.

Les locaux investissent les lieux

Une demi-heure plus tard, un couple arrive sur mobylette. La mari aide sa femme à descendre dans la piscine, avec son gros bidou de grossesse. Une fois assise, ahhhhh on la sent soulagée ! C’est qu’il fait chaud et la piscine est fraîche. Il passeront tout le reste de leur baignade à sourire jusqu’au oreilles en se prenant en photo dans la piscine face aux rizières.

Se dire que cet espace est utilisé par les locaux nous plaît bien. De cette façon, les infrastructures créées à la base pour les touristes leur profitent aussi et c’est tant mieux !

Et plouf !

A notre tour de sauter dans l’eau et nous rafraîchir ! On se mélange aux locaux amusés de voir Nico avec ses lunettes de piscine. Mais ça lui permet de confirmer : les couleurs vertes de l’eau sont bien de longues algues, et pas de baleine ni de requins !

Piscine du Puri Sunny

Remontée en mobilette

Une pluie fine commence à tomber et la lumière de fin d’après midi fait briller toutes les rizières. Nous rangeons nos livres et grimpons tous les deux sur des mobylettes qui nous ramènent à l’hôtel.

Une belle région qui magnétise les touristes

Les voyageurs que nous avions rencontrés sur la route et les blogs que nous avions lus nous avaient prévenu : vous venez pour un ou deux jours, vous voulez rester plus. Nous confirmons ! Nous serions bien restés plus longtemps, perchés sur notre montagne à admirer les couchers de soleil sur la jungle montagnarde.
Mais il faut reprendre la route… vers Pemuteran notre prochaine destination.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *