La double révolution des tuk-tuks khmers

En Indonésie j’ai découvert la révolution Grab et surtout GoJek, à Singapour et en Malaisie Grab vient de racheter Uber, en Thaïlande la révolution n’est qu’à son début.

A Phnom Penh c’est l’invasion de tuk-tuks d’un nouveau genre qui détient le record de la nouvelle technologie. Je me rappelais des vieux tuk-tuks, motos racommodées qui tiraient des carioles en métal et bois sculpté. Ils sont toujours présents ces bolides, dont les chauffeurs guettent les « Barangs » (Blancs étrangers) et leur hêlent « Tuk Tuk » à tout bout de champ. Ces mêmes chauffeurs qui pour la plupart tirent des hamacs dans leur tuk-tuk pour la nuit, ou dorment à même les sièges au molleton passé. Pour certains ce sont leurs maisons.

Tuk-tuk traditionnel

Tricycle à gaz et économie collaborative

Les tuk-tuks traditionnels se font remplacer par une nouvelle génération de rickshaws. Bolides hybrides plus petit, à trois roues, avec seulement deux places à l’arrière et complètement abrités, dont on peut descendre les baches sur les côtés pour échaper aux averses. Le chauffeur à l’avant est bien mieux installé, sur un vrai siège avec un dossier moelleux.
En plus du confort et de la maniabilité due à son petit gabaris, les deux gros changements sont :

  • moteur à gaz (GPL) beaucoup moins bruyant et surtout moins polluant que celui de vieilles motos pas du tout conçues pour tirer des calèches, et
  • une application GPS. PassApp Taxi (Android et iPhone) permet comme Grab, Uber ou GoJek de commander à l’avance son tuk-tuk, et la course est négociée par l’appli. Avantage excessif ! En moyenne le prix des courses est presque divisé par deux !

Tuk-tuk traditionnel

Tout change si vite, et lorsque c’est dans le bon sens c’est tant mieux !

J’ai du mal à croire qu’en un an et demi ces bolides tout droit venus d’Inde ont remplacé plus de la moitié des tuk-tuks. Tout va très vite. Et il y a des révolutions qui sont bénéfiques pour le confort des passagers comme conducteurs, la réduction de la pollution de l’air, et la justesse des transactions. Vous l’aurez compris, je suis séduit !
Il serait électrique, j’en commanderai un pour la France ! Pour peu que l’administration française fasse des efforts pour l’homologuer. Ce serait une révolution pour les petits trajets, désengorgerait les centres villes, et permettraient aux personnes âgées de se déplacer facilement.

Les deux dirigeants de la société pour laquelle je travaille s’en sont achetés un et ne le troqueraient contre une voiture pour rien au monde, pour les déplacements professionnels comme privés.

Tuk-tuk traditionnel

Vers la fin des tuk-tuks traditionnels ?

Pour les chauffeurs de tuk-tuk traditionnel la concurrence doit être rude. Bien que l’appli PassApp propose aussi des tuk-tuks, ils ne captent plus que les personnes âgées sans téléphones, les touristes n’étant pas au courant du bon plan, et les groupes de personnes avec bagages ou supérieurs à trois. Et puis, c’est vrai que c’est plus authentique de se déplacer dans un tuk-tuk en bois sculpté sur une moto rafistolée qui pétarade et va à deux à l’heure.

C’est sans doute pour cette dernière raison qu’à Siem Reap, bien que ville plus moderne que Phnom Penh, les PassApp ne sont encore qu’à leurs débuts. Et puis, il faut dire que les grandes roues tout terrain des tuk-tuks sont bien mieux adaptées aux routes de terre sans macadam, surtout après la pluie entre les flaques et les cailloux.

Les tuk-tuks traditionnels ont encore de beaux jours devant eux. S’ils pouvaient mettre à filtre à particule sur leurs motos, et un bon siège confortable pour les conducteurs, ce serait mieux tout de même.

Comment ça marche ?

On télécharge l’application sur son téléphone. La création de compte se contente d’un pseudo et d’un numéro de téléphone, et zouh on peut commencer.

On renseigne où on est, quel véhicule on veut (on eut choisir entre une berline, un SUV, un tuktuk classique ou le nouveau rickshaw qui est le moins cher).

Si on renseigne également la destination on obtient une estimation du prix de la course, mais ce n’est pas obligatoire (contrairement à GoJek et Grab, dont le prix est fixé au démarrage).

Et le véhicule vient au point de rencontre, le paiement se fait à la fin en cash, et on reçoit la facture à son adresse mail si on l’a renseigné lors de la création de compte (pratique pour les remboursements de frais pro).

Comme pour les autres applis, on peut évaluer la course et le chauffeur.

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