Stratford et sa tour animée

La baisse après le rythme effréné

La nuit est longue, le soleil met du temps à se lever. Et pourtant c’est la tête embrumée avec une impression forte de gueule de bois, la barre sur le front, que nous nous levons. Une alternance de chauds et froids toute la nuit, symptômes de la fièvre, m’ont empêcher de dormir. La migraine de ce matin ne passera qu’après le renfort de doliprane, litres d’eau, et huiles essentielles magiques d’Emilie la naturopathe. Nous redescendons sur terre et prenons conscience véritablement que nos corps respectifs ont besoin de se requinquer.

Comme nous n’avons plus rien à manger, nous passons faire les courses au supermarché, et nous nous laissons tenter par du boeuf en promo. Ne laissons rien au hasard, pas question d’être anémiés, en manque de vitamine C, de magnésium ou sel. Alors le boeuf, le miel, les agrumes, le chocolat, et les chips salées seront au menu de la journée.

Un peu de logistique avant la suite

Après être rassasiés, nous partons pour la bibliothèque de Stratford. Beau bâtiment rénové, avec de grandes baies vitrées aux piliers extérieurs colorés, l’intérieur n’a rien à envier aux autres bibliothèques rencontrées jusqu’à présent. Tables, prises de courant et WiFi gratuit et illimité, c’est parfait !
Comptes, emails en retard, tri de photo, préparation des jours prochains, maintenance des appareils électroniques, la logistique bas son plein et nous emmène à coups de thermos de thé jusqu’à 15h30, heure à laquelle nos estomacs crient famine à nouveau.

Après un tour éclair à l’office du tourisme où la dame de l’accueil nous alimente d’informations intéressantes sur la Forgotten World Highway (notre prochaine étape), puis la descente en canoë de la rivière Whanganui, et les randos près du Tongariro (massif volcanique du centre de l’île), nous regagnons le van pour des tartines avec du fromage et des fruits. Nous ouvrons notamment la conserve de prunes qui m’avait été offerte par Rose et Rodney lorsqu’ils m’avaient invité à Aramoana. Le sirop sans sucre ajouté est un tout petit peu aigre mais les fruits sont parfaitement conservés : miam !

Essence, plein d’eau, vaisselle, puis nous attendons 19h pour observer sur la grande tour horloge imitation colombages noirs sur chaux blanche, les petits personnages sortirent et se trémousser au rythme d’une voie criée par les hauts parleurs. Stratford est la jumelle de la British, ville de naissance de Shakespeare, alors c’est Roméo et Juliette en moins de 2 minutes qui se joue ici sur la tour. C’est « cheap » mais marrant (et apparemment la seule horloge parlante animée de Nouvelle-Zélande). Et en quittant la ville vers la Forgotten World Highway, nous remarquons que toutes les rues de la ville sont des noms de personnage d’oeuvres de Shakespeare. Regan, Dorabella, etc.

Tour horloge animée de Stratford

En route vers le centre de l’île et sa route oubliée

C’est avec derrière nous le Taranaki qui se découvre pour la fin de journée que nous pénétrons dans un paysage de collines vertes pelées où ovins et bovins paissent tranquillement. Chaque mètre carré de terre est possédé par un agriculteur, la route étant bordée de clôtures partout. Les villages sont minuscules (déjà que dans toute la région de Taranaki il n’y a que 100 000 personnes, ici le recensement doit se compter sur les doigts de la main). Alors que nous recherchons un lieu à l’écart pour y poser le van et passer la nuit, nous tombons sur une belle maison en pierre avec devant une pancarte : douzaine d’oeufs $4. Cooool ! les moins chers du monde de la Nouvelle-Zélande de la région !

Finalement ce sera sur une aire de pique-nique au bord de la route, à côté d’une voie de chemin de fer, garé contre des tas de cailloux utilisés pour faire la chaussée, que nous faisons halte. Glamour non ? Il n’y a pas à dire, ils ont des progrès à faire pour embellir leurs aires de repos…

Repas aux chandelles sous les étoiles

Ce soir, nous sortons le grand jeu : table dehors avec les chaises, cuisine dehors, assiettes, verres à vin, et bougie ! Au menu ? Choux et oignons revenus dans l’huile d’olive et sirop de prune, poireaux cuîts de la même façon, tomates provençales à la poëlle, maïs crémeux chaud, et steack à point. Un vrai repas complet comme on n’en a pas mangé depuis longtemps. Pour accompagner : du Shiraz, qui après avoir respiré une bonne demi-heure est bien plus appreciable que juste débouchonné.

La nuit tombe et le ciel se couvre d’étoiles qui tentent de percer à travers le feuillage des quelques arbres en rang d’oignons qui parsèment la campagne. Quelques nuages laissent planer le suspens sur la météo du lendemain. Bonne nuit !

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