On m’en a tant parlé de cette « Monkey Forest », ce parc en plein centre d’Ubud où les macaques sont légions. Allons voir de quoi il en retourne !
Déjà dans les rues adjacentes, ça crie, ça se chamaille, ça déambule nonchalamment, ça grimpe aux poteaux électriques. Des panneaux de signalisation routière indiquent : « attention traversée de singes ». Atypique.
Premier témoin de l’inflation touristique : le prix du billet qui augmente tous les ans. C’est avec un grand sourire que le garde en habit militaire contrôle notre billet et nous laisse pénétrer dans le parc. Les grands arbres aux lianes laissent filtrer quelques rayons de soleil bien jaunes. Les statues de pierre représentant des divinités hindoues et des animaux profitent de cette belle lumière, teintées de vert mousseux.
Il y a du monde, mais encore plus de macaques. Plus de six cents primates à longue queue balinais ici (macaca fascicularis de leur petit nom technique) alors que le parc fait à peine la taille de deux stades de foot. Les cinq tribues se sont répartis le terrain et gare à ceux qui s’en éloignent : ça fait du foin ! Surtout que pour la baignade il n’y a qu’une rivière et l’accès se fait par un des territoires d’une tribu. Bizarrement ça rappelle les conflits entre hommes non ?
On en voit de toutes les tailles (et donc âges). Les femelles sont adultes à quatre ans, les mâles à six. Alors que les mâles vivent jusqu’à quinze ans et femelles vingt.
Ça va je récite bien l’exposé ? Je continue ? 🙂
D’après le petit dépliant de l’entrée (en français s’il vous plaît), le sanctuaire est bâti selon le concept du Tri Hita Katana. Pour en savoir plus, c’est ici !
Nous déambulons donc parmi les sentiers, les statues, les temples en pierre et briques aux petites pagodes aux toits en chaume locale. Les singes sont omniprésents, surtout ne pas croiser leur regard (ils prennent ça pour de l’affront), ni montrer les dents (même chose).
Il y en a un qui approche de moi, l’air de rien, euh… en deux temps trois mouvements, il est sur mon épaule, à manger sa banane tranquillement. Comment dire, cinq kilos de poils gris sur l’épaule qui mâchent bruyamment en postillonnant dans vos tympans, c’est cool non ?
Émilie me rassure en me disant qu’il ne cherche pas à me chiper quelque chose, ni à m’ennuyer. Il est juste là pour me faire un câlin 🙂 Apparemment, il ferme les yeux et m’enlace le cou de ces bras fins et poilus. Je tends le doigt et sa toute petite main l’enserre, c’est tellement mignon.
Finalement, de peur qu’il découvre que mes lunettes brillantes sont tout de même sacrément chouettes, je tente de le faire descendre (même s’il n’en a pas tellement envie). Je ressors ravi de cette expérience, instant de partage avec un de nos cousins.
Pas loin du temple Prajapati, nous découvrons un grand cimetière aux pierres tombales. C’est là que sont enterrés les morts avant crémation (qui a lieu tous les cinq ans). Le dieu vénéré ici est Hyang Widhi, et a une tronche qui fait peur avec ses grandes dents et yeux ronds exorbités. Pas de doute, la mort, ce n’est pas drôle.
Quelques touristes achètent des bananes pour nourrir les primates. Excités ils n’hésitent pas à monter sur les hommes à la recherche de choses à chaparder. Ça ne manque pas, un grimpe sur le sac d’Émilie et y attrape une petite bouteille d’eau. Surtout, ne pas résister (et paniquer). En quelques coups de dents, le macaque perce le plastique et en suce le contenu. Pas de doute, il connaît son affaire.
Dans un bâtiment, une exposition temporaire présente des peintures d’un peintre local. Peintures spectaculaires autant en taille qu’en qualité et couleurs. Les portraits sont poignants, scènes campagnardes réalistes, et bouquets de fleurs éclatants.
Nous continuons la balade entre les temples, les promenades le long de la rivière encaissée. Malgré les pétarades des scooters des rues adjacentes la verdure sauvage est ressourçante. C’est mon premier contact avec la flore locale ! Des feuilles aux proportions déconcertantes (ma taille, oui oui), des lianes tombant des cocotiers (tant que ce ne sont pas les noix ça va), des tapis de plantes vertes luisantes après la pluie (oui il a commencé à pleuvoir, comme toutes les après-midis).
Nous quittons ce sanctuaire contents : ça y est on est prêts à vivre l’aventure en Indonésie !